Source d’apprentissage et de créativité, la curiosité conduit parfois à se disperser ou à procrastiner. La curiosité est-elle vraiment un vilain défaut et alors comment manier cette faculté et en faire une force ?
Apprendre, explorer, découvrir, correspondent à des besoins universels. « L’information est aussi fondamentale pour la vie que l’énergie » nous précise Jaqueline Gottlieb, spécialiste des neurosciences cognitives à l’université Columbia de NYC.
« Je n’ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux. » – Albert Einstein
Dès le début, les bébés sont de grands curieux. Ils dévorent des yeux le monde autour d’eux et lorsqu’ils deviennent capable de saisir un objet, de ramper et de marcher, ils se mettent en quête de nouvelles informations par tous les moyens possibles.
Après une exploration tous azimuts, l’enfant cible sa curiosité en vue d’obtenir des informations dans un but précis. Dès qu’il peut parler, il ne se lasse pas de demander aux adultes : pourquoi, pourquoi, pourquoi… ?
En réalité, notre curiosité répond à une quête d’information, elle-même motivée par le désir de faire face à l’incertitude.
Connaissez-vous l’effet ‘Boucle d’or’ ?
Souvenez-vous que pour Boucle d’or, la bonne soupe est celle qui n’est ni trop chaude, ni trop froide. Lorsque notre curiosité est stimulée par une situation à mi-chemin entre prévisibilité et incertitude, elle devient alors un terrain d’apprentissage.
Trouvez ce juste milieu est donc primordial pour que la curiosité nous permette de progresser. Dans un contexte suffisamment sécurisant, avec en même temps quelques incertitudes.
Mais attention, entre le besoin de comprendre et d’apprendre, et la convoitise de l’esprit qui nous pousse à nous informer et nous surinformer sur tout, il y a une grande différence !
Oui, la curiosité devient un vilain défaut lorsqu’elle nous conduit à passer nos journées sur les réseaux sociaux ou à perdre du temps sur les fakes news.
Des titres comme « Vous ne croirez pas ce qu’il s’est passé ensuite » nous poussent à cliquer sur des sujets anecdotiques, voire totalement inintéressants, car nous ne pouvons résister au désir de connaître l’information manquante.
Entre une curiosité tous azimuts et un refus de la nouveauté, souvent jumelé à une peur de l’inconnu,optons pour une exploration joyeuse, avec une envie d’apprendre, de trouver des informations sur des centres d’intérêts sélectifs et des questions spécifiques. Ainsi, notre curiosité sera au service d’un goût pour l’apprentissage, l’innovation et le progrès.
À vous de jouer !
Quel curieux êtes-vous ?
Le psychologue américain Todd Kashdan de l’université de George-Masson a décomposé la curiosité en 5 dimensions qui reflètent les différentes manières de ressentir un intérêt pour ce qui nous entoure.
- La sensibilité à la privation ou le besoin de trouver des réponses à des questions spécifiques
- L’exploration joyeuse avec un goût immodéré pour l’apprentissage
- La tolérance au stress pour supporter l’anxiété provoquée par l’inconnu
- La recherche de sensations fortes ou le désir de prendre des risques pour vivre des expériences inédites
- La curiosité sociale qui témoigne d’un intérêt pour ce que pensent et font les autres
Lesquelles de ces dimensions avez-vous développées ?
Êtes-vous mobilisé par la peur de l’inconnu ou par le goût d’apprendre ?
Votre curiosité est-elle au service de ce qui vous importe réellement, de ce qui fait sens pour vous ?
Le saviez-vous ?
Des niveaux élevés d’explorations joyeuses de tolérance au stress sont les meilleurs prédicteurs de l’innovation. Une combinaison forte de tolérance au stress et de curiosité sociale est idéale pour l’engagement professionnel.